Les choses se réchauffent à frogville – des chercheurs en Inde ont découvert une toute nouvelle position d’accouplement des grenouilles. Ce nouveau style d’amplexus, comme on appelle l’accouplement des grenouilles, n’est pas pour les pudiques. Sans entrer dans les détails, le mâle libère son sperme sur le dos de la femelle, où il court à reculons et féconde les œufs à la sortie de l’ovipositeur. Ce n’est pas non plus la première fois qu’une nouvelle position est découverte chez les grenouilles. En y regardant de plus près, la vie sexuelle des grenouilles semble carrément racoleuse.
La plupart des animaux (les humains et les singes étant des exceptions) n’ont généralement qu’une seule position d’accouplement, mais les grenouilles ont maintenant sept types d’amplexus connus. Dans la méthode la plus courante, le mâle saisit la femelle autour du torse avec ses membres antérieurs et féconde les œufs au moment où ils émergent. Le mâle saisit souvent la femelle bien avant la ponte effective des œufs. Selon les espèces, les couples d’accouplement peuvent rester serrés l’un contre l’autre pendant des heures, des jours, voire des mois.
Un processus aussi prolongé rend la vie difficile aux grenouilles, notamment aux femelles, qui doivent vaquer à leurs occupations en portant littéralement une grenouille mâle. Pour savoir à quel point cela est difficile, les chercheurs ont attaché ensemble des crapauds cannes amplexes. Ils ont ensuite « encouragé les femelles à se déplacer en stimulant doucement leurs pattes arrière avec une tige ». Sans surprise, les femelles ont eu plus de mal à marcher, nager et se nourrir pendant l’amplexus. Les mâles ne mangeaient pas du tout.
L’ensemble du processus d’accouplement peut également être rude pour les grenouilles mâles. Chez de nombreuses espèces, les mâles non appariés tenteront de déloger les mâles de leur femelle choisie. Les grenouilles tachetées colombiennes, par exemple, s’engagent dans une course folle pour se mettre en position de préhension. Une fois qu’elles ont réussi, les grenouilles qui s’accouplent doivent encore repousser les assauts des mâles isolés, tout en maintenant une prise indéfectible. Une étude récente a révélé que les mâles ayant réussi avaient des membres antérieurs beaucoup plus épais et des « coussinets nuptiaux » élargis, une partie de la main qui aide à saisir la femelle. Parlons de sélection sexuelle.
Ce n’est pas toujours le mâle qui agrippe. Chez le Coqui, une petite grenouille arboricole originaire de Porto Rico, le mâle grimpe sur le dos de la femelle mais ne la saisit pas. Au contraire, il reste sur son dos et, après une période d’inactivité prolongée, la femelle tend ses pattes vers l’arrière pour se verrouiller sur les pattes du mâle. La position facilite apparemment la fécondation interne (la plupart des grenouilles fécondent de manière externe).
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C’est vraiment le cœur du problème : les positions sexuelles facilitent la réussite de la reproduction. Le bénéfice exact de la position nouvellement découverte chez les grenouilles de nuit de Bombay est inconnu, mais il est probablement lié aux cours d’eau rapides où vit la grenouille. En outre, des positions spécifiques peuvent servir à garantir que les espèces ne s’accouplent qu’avec leur propre espèce. Tu ne sais pas comment t’y prendre ? Ce n’est pas la bonne espèce ! Chaque position différente a un but évolutif. Romantique, n’est-ce pas ?