Votre ADN détermine la forme du nez avec lequel vous êtes né, mais la chirurgie élective est toujours une option si vous le détestez. Arezoo Abassi pose pour une photo à côté d’une photo pré-chirurgicale dans le bureau de son chirurgien, trois semaines après une opération du nez. Caren Firouz/Reuters
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Qu’il puisse être décrit comme romain ou comme un bouton, la forme et la taille de votre nez sont ancrées profondément dans l’ADN d’une personne. Des chercheurs de l’University College London ont identifié pour la première fois quatre gènes distincts qui déterminent la largeur et la pointure de cette caractéristique faciale.

Les résultats, publiés le 19 mai dans Nature Communications, fournissent certains indices sur la façon exacte dont le visage humain a évolué au fil du temps.

Dans une certaine mesure, l’origine ethnique d’une personne est l’un des principaux facteurs qui déterminent les caractéristiques de tous les traits du visage, y compris la forme du nez. En grande partie, il s’agit des origines géographiques de vos ancêtres : Les traits du visage changent et évoluent de génération en génération pour s’adapter à un environnement particulier et donc assurer la survie. Si la plupart des gens associent le nez à l’odorat et à la respiration, il joue également un rôle important dans la régulation de la température et de l’humidité de l’air que nous respirons. Certaines formes de nez sont plus efficaces dans les climats frais, chauds, secs ou humides. Par exemple, un nez à arête étroite – très répandu chez les Européens – est une adaptation génétique à la vie dans un environnement froid et sec.

Ces attributs, comme la taille des narines et la largeur de l’arête, sont codés dans le génome d’une personne. Pour trouver ces gènes, les chercheurs ont analysé l’ADN d’environ 6 000 volontaires du Brésil, de Colombie, du Chili, du Mexique et du Pérou. Le groupe comprenait des personnes d’origines diverses, notamment des Européens mixtes (50 %), des Amérindiens (45 %) et des Africains (5 %). Chacun d’entre eux a été évalué en fonction de 14 caractéristiques faciales spécifiques. Quelque 3 000 participants ont également subi des scanners pour créer une imagerie 3D de leur visage afin d’obtenir des mesures précises de certaines caractéristiques, de sorte que les chercheurs ont pu rechercher des similitudes entre tous les participants du groupe et faire correspondre les traits d’ADN correspondants. (Cette cohorte a également été utilisée récemment dans une étude qui a mis en évidence un gène associé aux cheveux gris.)

Les chercheurs ont identifié quatre gènes – DCHS2, RUNX2, GLI3 et PAX1 – avec des expressions distinctes qui déterminent la largeur d’une arête de nez et sa pointure. Trois de ces gènes (GLI3, DCHS2 et PAX1) sont impliqués dans la croissance et le développement des os et des cartilages du visage. GLI3 et PAX1 ont été liés à la taille des narines et DCHS2 a déterminé la pointure du nez. Le dernier gène, RUNX2, est impliqué dans la croissance osseuse, qui détermine en partie la taille de l’arête du nez.

Les chercheurs ont également trouvé un autre gène – EDAR – qui est responsable du fait que l’on ait un menton faible ou pointu.

Kaustubh Adhikari, professeur de biologie cellulaire et du développement à l’University College London et auteur principal de l’étude, a déclaré dans un communiqué de presse que ces nouvelles découvertes fournissent des indices sur la façon dont les humains ont évolué à partir des Néandertaliens. Ces gènes nouvellement identifiés, selon Adhikari, font partie des différences génétiques les plus importantes encore découvertes entre l’ADN de l’homme de Néandertal et celui de l’homme moderne.

Ces résultats ont également des applications pratiques. Par exemple, la recherche peut être utile pour la médecine légale, car l’identification de certains traits par la génétique pourrait permettre aux enquêteurs de dresser une description plus claire d’une personne ayant commis un crime lorsque d’autres informations sur son apparence physique ne sont pas disponibles. En outre, l’étude de ces gènes pourrait permettre d’obtenir des informations sur certaines maladies génétiques graves qui provoquent des anomalies faciales, comme celles qui entrent dans la catégorie des troubles mendéliens. Il s’agit de troubles monogéniques tels que le syndrome de Pallister-Hall, une maladie congénitale très rare qui entraîne un certain nombre de déformations faciales, notamment une arête nasale aplatie.

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