En début de semaine, il a été rapporté que Will Smith pourrait jouer dans un nouveau projet appelé King Richard, racontant l’histoire de Richard Williams, le père des icônes du tennis Venus et Serena Williams.
Bien que Smith n’ait pas encore confirmé la nouvelle, cela n’a pas empêché les fans de tweeter leur excitation à l’idée que la star incarne un homme aussi accompli.
Mais il y en a quelques-uns qui n’étaient pas si heureux de ce choix, et pas parce qu’ils remettaient en question le talent de la star, mais parce que sa couleur de peau n’est pas considérée comme assez foncée.
- Débat sur le colorisme à propos du « rôle » de Will Smith
Ces dernières années, Hollywood a fait des progrès dans la représentation des minorités à l’écran, mais nous nous retrouvons toujours à tourner autour de la question du colorisme.
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Qu’est-ce que le colorisme ?
Le colorisme est décrit comme la discrimination contre les minorités à la peau plus foncée et l’idée que les minorités à la peau plus claire bénéficient de plus de privilèges – et avant de vous plaindre des malheurs des « milléniaux flocons de neige » – ce n’est pas un nouveau concept.
En Amérique, le colorisme existe depuis l’époque de l’esclavage, où la nuance de la peau de quelqu’un déterminait souvent quels emplois étaient confiés aux esclaves.
Alors que les esclaves à la peau foncée avaient un travail plus éreintant à l’extérieur sur les plantations, leurs homologues à la peau claire travaillaient généralement à l’intérieur pour effectuer des tâches plus domestiques – ce traitement préférentiel se produisait parce que les esclaves à la peau claire étaient souvent le produit de propriétaires d’esclaves blancs qui violaient leurs femmes esclaves.
Au fil du temps, avoir une plus grande proximité avec la blancheur est devenu un outil de survie et avoir une peau plus claire était considéré comme un atout désirable. Beaucoup pensent que ces attitudes sont encore reflétées à Hollywood aujourd’hui.
Colorisme à Hollywood
La télévision et le cinéma au fil des décennies ont offert une pléthore de stéréotypes et de tropes auxquels nous nous sommes habitués, comme les filles méchantes et populaires à l’école ou l’amie noire insolente – et cette même logique peut être appliquée à la façon dont certaines teintes de peau ont été perçues à l’écran.
« C’est deux choses, d’abord les personnes à la peau claire ont toujours été considérées comme plus acceptables pour le grand public », dit l’écrivain et chroniqueur TV de Dazed, Bolu Babalola.
« Et quand je dis grand public, je veux dire blanc, parce qu’il y a une proximité là avec la blancheur… ils sont juste vus comme plus acceptables et beaucoup plus faciles à consommer ».
« Et les personnes à la peau foncée, leurs expériences de navigation raciale sont souvent si différentes de celles des personnes à la peau claire », poursuit-elle.
Babalola dit que les hommes et les femmes à la peau foncée sont souvent vus comme « animalistes » et « plus sexualisés » que leurs homologues dans les médias, alors que les personnes à la peau claire sont souvent dépeintes comme plus raffinées, moins menaçantes et plus sympathiques.
Un exemple populaire de cette dynamique peut être vu dans la sitcom américaine des années 90, Martin Lawrence.
La petite amie à la peau claire du personnage titre, Gina, était amusante, cool et professionnelle alors que sa meilleure amie et assistante, Pam, était plus ou moins dépeinte comme l’opposé.
Elle était impertinente, coléreuse et souvent en désaccord avec Martin, qui l’insultait fréquemment tout au long de la série.
Zoe Saldana sous la loupe
Des séries comme Dear White People de Netflix ont été accusées de recycler ce même trope en 2017, lorsque dans la première saison de la série, sa protagoniste à la peau claire, Sam, a eu tout le temps d’explorer ses luttes avec son identité métisse et a également été le sujet de l’affection de nombreux hommes.
Cependant, certains téléspectateurs pensaient que Coco et Joelle, l’ancienne meilleure amie et la meilleure amie actuelle de Sam, qui ont toutes deux la peau foncée, étaient négligées et sous-développées.
Mais dans la deuxième saison de la série, les personnages de Coco et Joelle ont reçu plus de profondeur à la fois pour leurs personnages et leurs arcs scénaristiques.
En 2016, l’actrice de Guardians of the Galaxy, Zoe Saldana, a fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir pris le rôle de Nina Simone dans un film sur la chanteuse, après que des photos d’elle portant un maquillage plus sombre et un nez prothétique ont fait surface en ligne.
De nombreux fans de Simone étaient mécontents du casting et désapprouvaient le rôle de Saldana, citant le teint et l’apparence de la chanteuse comme étant une partie essentielle de son activisme.
La famille de Simone, y compris sa fille, a également été bouleversée par le casting et a estimé que d’autres actrices comme Viola Davis auraient été plus appropriées.
Saldana, cependant, a défendu à plusieurs reprises son rôle de Simone, disant : « Je me fiche de savoir qui me dit que je ne suis pas ceci et que je ne suis pas cela. Je sais qui je suis et je sais ce que Nina Simone signifie pour moi. »
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L’actrice de The Greatest Showman, Zendaya, s’est souvent exprimée sur le « privilège » qu’elle a en tant que femme noire à la peau claire, admettant qu’elle est la « version acceptable d’une fille noire » de l’industrie.
« En tant que femme noire à la peau claire, il est important que j’utilise mon privilège, ma plateforme, pour vous montrer combien de beauté il y a dans la communauté afro-américaine », a-t-elle ajouté.
De même, la star de The Hunger Games, Amandla Stenberg, a également noté dans une interview avec Variety, que des actrices comme elle et Zendaya « remplissent cet espace intéressant d’être accessibles à Hollywood et accessibles aux Blancs d’une manière que les filles à la peau plus foncée ne le sont pas. »
Stenberg a également fait l’objet d’un examen minutieux dans le passé pour avoir été choisie comme rôle principal dans The Hate U Give, alors que son personnage dans le livre avait initialement la peau foncée.
Le colorisme n’est cependant pas un problème propre à Black Hollywood. Si vous regardez du côté de l’industrie indienne de Bollywood, la plupart, sinon tous les rôles principaux vont à des acteurs et actrices à la peau claire, tandis que les personnes à la peau foncée sont souvent dépeintes comme des méchants et des dégénérés.
Cela alimente ensuite l’industrie indienne de l’éclaircissement de la peau, qui vaut des milliards de dollars, où certains des principaux acteurs de Bollywood endossent souvent ces produits cosmétiques en encourageant leurs fans adorateurs à éclaircir leur peau.
Pourquoi Black Panther a changé la donne
Avant le triomphe de Black Panther, Marvel n’avait pas le meilleur bilan pour représenter ses quelques personnages noirs avec précision.
Storm, l’une des figures de super-héros noirs les plus en vue est la descendante d’une ancienne lignée de prêtresses africaines, a toujours été dessinée comme une femme à la peau foncée dans les comics de Marvel. Mais au cours des 20 dernières années, elle a été dépeinte comme une femme à la peau claire dans tous les films en live-action.
Elle a d’abord été jouée par Halle Berry dans la trilogie X-Men à partir de 2000, puis à nouveau dans X-Men : Apocalypse avec Alexandra Shipp en 2016, ce qui a suscité de vives critiques en 2017 à travers Twitter, où Shipp a rejeté la conversation sur Storm comme « stupide ».
Célébration de la beauté noire
Elle s’est ouverte sur ce moment dans une interview en 2018, disant : « Vous ne pouvez pas me dire que je ne peux pas jouer une femme de couleur parce que je ne corresponds pas au marqueur Crayola de 1975 quand ils ont dessiné la bande dessinée, cela n’a aucun sens.
« Si nous nous regroupons tous dans un monde parfait et que nous disons non, ceci est destiné à une actrice à la peau foncée, le studio dirait ‘vous avez perdu la tête’ et engagerait une actrice plus jeune, à la peau claire », a-t-elle ajouté.
Mais Black Panther a innové.
A part les millions de livres qu’il a raflés au box-office, et les récompenses dont trois Oscars pour la musique originale, les costumes et la conception de la production, il a été salué comme une célébration cinématographique de la beauté noire.
Pour beaucoup, c’était la première fois que les fans voyaient des hommes et des femmes à la peau foncée représentés sous un jour aussi positif et héroïque, s’avérant être un moment marquant de la représentation des personnes à la peau foncée au cinéma.
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Directeur du réseau BFI et fondateur de Bounce Cinema, Mathieu Ajan a déclaré à la BBC que nous ne pouvons pas « ignorer le fait que les artistes à la peau foncée ont été marginalisés dans l’industrie du cinéma et de la télévision pendant très longtemps ».
Mais il a dit que dans le cas du film sur Richard Williams, Smith est encore « un acteur très accompli » avec un pouvoir de star.
« Il vend le film et vous allez avoir beaucoup plus d’intérêt de la part des gens pour le regarder ».
‘Problème dans l’industrie’
« C’est un acteur qui travaille très dur et il y a beaucoup de raisons de le caster en dehors du ton de sa peau », a-t-il ajouté.
Ajan a soutenu que si Smith peut rendre justice au rôle, alors il est la bonne personne pour le travail.
« La vue d’ensemble du monde du casting est une plus grande conversation qui va au-delà de cet incident particulier, mais c’est une conversation qui doit avoir lieu. »
« Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un casting fondé sur le colorisme, mais il y a un problème dans l’industrie », a-t-il conclu.
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