Réalisations dynastiques

Au XVIIIe siècle, une expansion considérable des terres arables, une croissance rapide de la population et une bonne administration ont porté la dynastie Qing à son plus haut degré de puissance. Sous Qianlong, la Chine atteint ses limites les plus larges. Dans le nord-est, des résultats décisifs furent obtenus par des expéditions militaires successives en 1755-60. Les campagnes contre les turbulentes populations turques et mongoles éliminèrent le danger d’invasion qui avait toujours menacé l’empire chinois et aboutirent à la création de la Nouvelle Province (Xinjiang) dans le nord-ouest de la Chine, qui agrandit l’empire d’environ 600 000 miles carrés (1 600 000 km carrés). Dans le sud, les campagnes sont moins réussies, mais l’autorité chinoise s’en trouve néanmoins renforcée. Une révolte anti-chinoise à Lhassa, au Tibet, est facilement réprimée en 1752, et Qianlong resserre son emprise sur un Tibet où le pouvoir réel passe du dalaï-lama à deux hauts-commissaires chinois. Cela met fin aux incursions des Gurkhas du Népal aux frontières du Tibet (1790-92), qui acceptent désormais de payer un tribut régulier à Pékin (la capitale des Qing). Les campagnes contre les tribus indigènes en rébellion de l’ouest du Yunnan (dans le sud-ouest de la Chine) en 1748, puis contre les tribus du Myanmar (Birmanie) en 1769, se soldent par des échecs, mais de nouvelles expéditions écrasent finalement les rebelles du Yunnan en 1776. Le Myanmar (Birmanie) lui-même, affaibli par des conflits internes et par les luttes avec le Siam (Thaïlande), accepte en 1788 de payer un tribut à Pékin. En Annam (Viêt Nam), où des factions rivales se disputent, les armées chinoises interviennent en 1788-89, d’abord victorieusement, puis en subissant de lourdes défaites. Le nouveau souverain de Hanoi est néanmoins disposé à reconnaître que son royaume est un État tributaire. À l’est, une grave rébellion sur l’île de Taïwan est écrasée en 1787. Le coût énorme de ces expéditions appauvrit sérieusement les finances autrefois saines du trésor chinois.

Qianlong

Qianlong.

Kean Collection/Archive Photos/Getty Images

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Plus grave encore, la mauvaise gestion, les extravagances et la corruption ont marqué les deux dernières décennies du règne de Qianlong et ont affaibli l’empire pour quelque temps encore. Qianlong a 65 ans lorsqu’il remarque un jeune officier, Heshen, dont il va faire la personne la plus puissante de l’empire. En quelques années, Heshen se vit confier des responsabilités considérables, et son fils épousa la fille préférée de l’empereur. Sous la direction de Heshen, qui était intelligent mais assoiffé de pouvoir et de richesse et totalement dépourvu de scrupules, le népotisme et la corruption atteignirent un tel point, surtout pendant les dernières années de Qianlong, que la dynastie en fut définitivement lésée.

Qianlong conserva une confiance aveugle en son favori. L’empereur Jiaqing, qui succéda à Qianlong, dut attendre la mort du vieil empereur pour faire arrêter Heshen, le relever de toutes ses responsabilités, ordonner la confiscation de ses biens et lui accorder la faveur d’un suicide en raison de ses liens de sang avec la famille impériale

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