Il est fascinant de penser que la nourriture est une représentation de la culture. La nourriture est notre mode de subsistance, et à travers le temps, elle est devenue quelque chose que nous aimons manger par pur plaisir également.
Cependant, la nourriture et la culture sont indissociablement liées. Les modes de subsistance au sein d’une zone géographique dictent souvent la nourriture que les indigènes qui y vivent consommeraient. Le mode de vie est essentiellement une partie importante de la culture d’un espace géographique, et les méthodes d’acquisition de la nourriture sont souvent des indicateurs du type de modèle de peuplement établi.
Selon l’UNESCO, la nourriture est une forme de culture immatérielle, qui doit être préservée et respectée afin de représenter le cadre culturel d’une zone géographique. De fait, l’UNESCO a ajouté les aliments traditionnels japonais (2013) et mexicains (2010) à la liste du patrimoine immatériel. La préparation de ces aliments traditionnels est marquée par le fait qu’ils s’appuient sur la tradition et les croyances locales.
De même, la nourriture en Belgique est tout aussi distinctive dans la façon dont elle est préparée, servie et consommée.
Prenez par exemple, la gaufre belge. Son évolution est quelque chose de fascinant à suivre, car tant d’improvisations ont été apportées à la façon dont elle est préparée et consommée.
Les gaufres ont été fabriquées pour la première fois au Moyen Âge, et étaient vendues comme des snacks croustillants et riches dans la rue par des vendeurs à l’extérieur des églises en Belgique. L’agriculture était alors le principal mode de subsistance, et l’orge et l’avoine étaient assez facilement disponibles pour être utilisés comme ingrédients. En fait, le roi Charles IX de France a déclaré que les stands de vente devaient être maintenus à une distance sûre les uns des autres, car la consommation de gaufres était devenue un phénomène si populaire.
On pense souvent à tort que les gaufres fabriquées en Belgique sont d’un seul type. Ce n’est pas le cas. Il y a, en fait, deux types de gaufres qui sont originaires de Belgique. Elles sont connues sous le nom de gaufres de Bruxelles et de gaufres de Liège.
La gaufre de Liège Picture Courtesy : Vinay Bavdekar de flickr
La gaufre de Bruxelles est ce qui est le plus communément appelé la gaufre belge aux États-Unis. Elle a été introduite aux États-Unis lors de l’exposition universelle de 1964 à New York par Maurice Vermersch sous le nom de « gaufre belge », car la plupart des Américains ne savaient même pas où se trouvait Bruxelles. La gaufre de Liège est l’autre type, plus courant en Belgique, et connu pour sa texture riche et collante qui est accentuée à chaque bouchée. Ainsi, l’image de la gaufre belge a été fortement généralisée aux États-Unis pendant les premières périodes de son insertion dans le scénario alimentaire.
L’histoire de la frite belge (communément appelée aujourd’hui frites) est en fait assez fascinante. Elle repose également sur les modes de subsistance et la disponibilité des aliments consommables. Au XVIIe siècle, lorsque le poisson était rare, les Belges de Dinant, de Nimur et des environs de la Meuse remplaçaient le poisson absent par de la pomme de terre et faisaient frire des lamelles de cette pomme de terre en guise de substitut. Ces frites sont préparées à une température particulière (150-175 degrés C) afin d’acquérir une texture croustillante à l’extérieur et moelleuse à l’intérieur.
La gaufre est une figure emblématique de la grande ribambelle de desserts distinctifs. Malheureusement, seuls quelques endroits aux Etats-Unis ont réussi à préparer la gaufre belge de la bonne manière. Elle est censée être aérée, moelleuse et se manger avec les mains. Ce n’est pas un en-cas diabétique excessivement sucré. En fait, beaucoup de vendeurs dans la Belgique contemporaine refusent de remettre aux clients des couverts pour consommer la gaufre, afin qu’ils puissent la manger comme les vrais.
Avec le temps, il y a évidemment eu un changement dans la façon dont on perçoit la nourriture en fonction de la culture. Le besoin d’improviser et d’innover des traditions déjà existantes est quelque chose alimenté par la capacité humaine. La nourriture est quelque chose dont nous visons à tirer la plus grande satisfaction à travers sa consommation.
Mais ces changements apportés à la conception de la gaufre belge ne sont que le résultat de notre curiosité pour l’expansion et l’improvisation, même si certains disent qu’ils peuvent défaire la connotation d’une délicatesse culturelle.