22.5.4 : La Convention nationale

La Convention nationale (1792-95), première assemblée française élue au suffrage universel masculin, passe d’une situation paralysée par des conflits de factions à celle d’organe législatif supervisant le règne de la Terreur et acceptant finalement la Constitution de 1795.

Objectif d’apprentissage

Rappeler la composition et le rôle de la Convention nationale

Points clés

  • La Convention nationale était une assemblée monocamérale en France du 20 septembre 1792 au 26 octobre 1795, pendant la Révolution française. Elle succède à l’Assemblée législative et fonde la Première République après l’insurrection du 10 août 1792. Elle fut la première assemblée française élue au suffrage universel masculin sans distinction de classe.
  • La plupart des historiens divisent la Convention nationale en deux factions principales : les Girondins et les Montagnards. Les Girondins représentaient les éléments les plus modérés de la Convention et protestaient contre la vaste influence détenue à la Convention par les Parisiens. Les Montagnards étaient beaucoup plus radicaux et entretenaient des liens étroits avec les sans-culottes de Paris. Traditionnellement, les historiens ont également identifié une faction centriste appelée la Plaine, mais de nombreux historiens ont tendance à brouiller la ligne de démarcation entre la Plaine et les Girondins.
  • En quelques jours, la Convention est dépassée par les conflits entre factions.L’impasse politique, qui a des répercussions dans toute la France, a finalement poussé les deux principales factions à accepter des alliés dangereux. En juin 1792, sous la pression des sans-culottes armés, les Girondins cessent d’être une force politique.
  • Tout au long de l’hiver 1792 et du printemps 1793, Paris est en proie à des émeutes de la faim et à une famine de masse. La nouvelle Convention, occupée principalement par les questions de guerre, ne fait pas grand-chose pour remédier au problème avant la fin du printemps 1793. En avril 1793, la Convention crée le Comité de salut public. Sa domination marqua le règne de la Terreur.
  • En juin, la Convention rédigea la Constitution de 1793, qui fut ratifiée par un vote populaire mais non promulguée. Simultanément, le Comité de salut public procède à des milliers d’exécutions contre les ennemis supposés de la jeune république. Ses lois et ses politiques ont porté la révolution à des sommets sans précédent – ils ont introduit le calendrier révolutionnaire en 1793, fermé les églises de Paris et de ses environs dans le cadre d’un mouvement de déchristianisation, jugé et exécuté Marie-Antoinette et institué la loi des suspects, entre autres initiatives. Des membres de diverses factions et groupes révolutionnaires sont exécutés.
  • En juillet 1794, Robespierre est renversé, le club des Jacobins est fermé et les Girondins survivants sont réintégrés. Un an plus tard, la Convention nationale adopte la Constitution de 1795. Elle rétablit la liberté de culte, commence à libérer un grand nombre de prisonniers et lance les élections d’un nouveau corps législatif. Le 3 novembre 1795, un parlement bicaméral appelé le Directoire est établi et la Convention nationale cesse d’exister.

Termes clés

Loi des suspects Décret adopté par le Comité de salut public en septembre 1793 pendant le règne de la Terreur de la Révolution française. Il a marqué un affaiblissement significatif des libertés individuelles conduisant à la « paranoïa révolutionnaire » qui a balayé la nation. La loi ordonne l’arrestation de tous les ennemis avoués et probables de la Révolution, ce qui inclut les nobles, les parents d’émigrés, les fonctionnaires destitués, les officiers soupçonnés de trahison et les accapareurs de biens. Règne de la Terreur Période de violence pendant la Révolution française, provoquée par le conflit entre deux factions politiques rivales, les Girondins et les Jacobins, et marquée par des exécutions massives des « ennemis de la Révolution ». Le nombre de morts s’élève à plusieurs dizaines de milliers, dont 16 594 exécutés à la guillotine et 25 000 autres lors d’exécutions sommaires dans toute la France. Déclaration des droits de l’homme et du citoyen Document fondamental de la Révolution française et de l’histoire des droits de l’homme et du citoyen adopté par l’Assemblée nationale constituante de la France en août 1789. Elle a été influencée par la doctrine du droit naturel, affirmant que les droits de l’homme sont considérés comme universels. Il est devenu le fondement d’une nation d’individus libres protégés de manière égale par la loi. Insurrection du 10 août 1792 L’un des événements marquants de l’histoire de la Révolution française, la prise d’assaut du palais des Tuileries par la Garde nationale de la Commune insurrectionnelle de Paris et les fédérés révolutionnaires de Marseille et de Bretagne a entraîné la chute de la monarchie française. Le roi Louis XVI et la famille royale se réfugient à l’Assemblée législative, qui est suspendue. La fin formelle de la monarchie six semaines plus tard fut l’un des premiers actes de la nouvelle Convention nationale. Réaction thermidorienne Coup d’État de 1794 au sein de la Révolution française contre les chefs du Club des Jacobins qui dominaient le Comité de salut public. Il a été déclenché par un vote de la Convention nationale visant à exécuter Maximilien Robespierre, Louis Antoine de Saint-Just et plusieurs autres membres importants du gouvernement révolutionnaire. Il met fin à la phase la plus radicale de la Révolution française. Comité de salut public Comité créé en avril 1793 par la Convention nationale, puis restructuré en juillet 1793, qui a formé le gouvernement exécutif de fait en France pendant le règne de la Terreur (1793-94), une étape de la Révolution française. Convention nationale Assemblée monocamérale en France du 20 septembre 1792 au 26 octobre 1795, pendant la Révolution française. Elle a succédé à l’Assemblée législative et a fondé la Première République après l’Insurrection du 10 août 1792. sans-culottes Les gens du peuple des classes inférieures de la France de la fin du XVIIIe siècle, dont un grand nombre sont devenus des partisans radicaux et militants de la Révolution française en réponse à leur mauvaise qualité de vie sous l’Ancien Régime.

La Convention nationale était une assemblée monocamérale en France du 20 septembre 1792 au 26 octobre 1795, pendant la Révolution française. Elle succède à l’Assemblée législative et fonde la Première République après l’insurrection du 10 août 1792. L’Assemblée législative décrète la suspension provisoire du roi Louis XVI et la convocation d’une Convention nationale qui doit rédiger une constitution. En même temps, il est décidé que les députés à cette convention seront élus par tous les Français âgés de 25 ans et plus, domiciliés depuis un an et vivant du produit de leur travail. La Convention nationale fut donc la première assemblée française élue au suffrage universel masculin, sans distinction de classe.

L’élection eut lieu en septembre 1792. En raison de l’abstention des aristocrates et des antirépublicains et de la peur de la victimisation, le taux de participation fut faible – 11,9% du corps électoral. Le suffrage universel masculin a donc eu très peu d’impact et les électeurs ont élu le même type d’hommes que les citoyens actifs avaient choisi en 1791. 75 députés siégeaient à l’Assemblée nationale constituante et 183 à l’Assemblée législative. Le nombre total de députés était de 749, sans compter les 33 des colonies françaises, dont une partie seulement arriva à Paris.

Selon son propre règlement, la Convention élit son président, rééligible, tous les quinze jours. À des fins législatives et administratives, la Convention utilisait des comités, dont les pouvoirs étaient réglementés par des lois successives.

Girondins contre Montagnards

La plupart des historiens divisent la Convention nationale en deux factions principales : les Girondins et la Montagne ou les Montagnards (dans ce contexte, également appelés Jacobins). Les Girondins représentaient les éléments les plus modérés de la Convention et protestaient contre la grande influence exercée par les Parisiens au sein de la Convention. Les Montagnards, qui représentaient une part considérablement plus importante des députés, étaient beaucoup plus radicaux et entretenaient des liens étroits avec les sans-culottes de Paris. Traditionnellement, les historiens ont identifié une faction centriste appelée la Plaine, mais de nombreux historiens ont tendance à brouiller la ligne de démarcation entre la Plaine et les Girondins.

En quelques jours, la Convention a été dépassée par les conflits entre factions. Les Girondins sont convaincus que leurs adversaires aspirent à une dictature sanglante, tandis que les Montagnards pensent que les Girondins sont prêts à tout compromis avec les conservateurs et les royalistes qui garantirait leur maintien au pouvoir. Cette inimitié acharnée paralyse bientôt la Convention. L’impasse politique, qui a des répercussions dans toute la France, pousse finalement les deux grandes factions à accepter des alliés dangereux, les royalistes dans le cas des Girondins et les sans-culottes dans celui des Montagnards. En juin 1792, 80 000 sans-culottes armés encerclent la Convention. Après que les députés qui ont tenté de sortir ont été accueillis par des armes à feu, ils se sont résignés à déclarer l’arrestation de 29 grands Girondins. Ainsi, les Girondins cessèrent d’être une force politique.

Tout au long de l’hiver 1792 et du printemps 1793, Paris fut en proie à des émeutes de la faim et à une famine de masse. La nouvelle Convention, occupée principalement par les questions de guerre, ne fit pas grand-chose pour remédier au problème jusqu’en avril 1793, lorsqu’elle créa le Comité de salut public. Finalement dirigé par Maximilien Robespierre, ce comité se voit confier la tâche monumentale de faire face aux mouvements radicaux, aux pénuries alimentaires, aux émeutes et aux révoltes (notamment en Vendée et en Bretagne), ainsi qu’aux récentes défaites de ses armées. En réponse, le Comité de salut public instaure une politique de terreur et les ennemis présumés de la République sont persécutés à un rythme toujours plus rapide. La période de domination du Comité pendant la Révolution est connue aujourd’hui comme le règne de la Terreur.

Les volontaires marseillais en partance, sculptés sur l’Arc de Triomphe.

« La Marseillaise » est l’hymne national de la France. Le chant a été écrit en 1792 par Claude Joseph Rouget de Lisle à Strasbourg après la déclaration de guerre de la France à l’Autriche. La Convention nationale l’a adopté comme hymne de la République en 1795. Il a acquis son surnom après avoir été chanté à Paris par des volontaires marseillais marchant sur la capitale.

Malgré un mécontentement croissant à l’égard de la Convention nationale en tant qu’organe dirigeant, la Convention rédige en juin la Constitution de 1793, qui est ratifiée par un vote populaire début août. Cependant, le Comité de sûreté publique était considéré comme un gouvernement « d’urgence » et les droits garantis par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la nouvelle constitution étaient suspendus sous son contrôle. Le Comité a procédé à des milliers d’exécutions contre des ennemis supposés de la jeune République. Ses lois et ses politiques ont porté la révolution à des sommets sans précédent – ils ont introduit le calendrier révolutionnaire en 1793, fermé les églises dans Paris et ses environs dans le cadre d’un mouvement de déchristianisation, jugé et exécuté Marie-Antoinette, et institué la loi des suspects, entre autres. Des membres de diverses factions et groupes révolutionnaires sont exécutés, notamment les Hébertistes et les Dantonistes.

Peu après une victoire militaire décisive sur l’Autriche à la bataille de Fleurus, Robespierre est renversé en juillet 1794 et le règne du Comité permanent de sûreté publique prend fin.Après l’arrestation et l’exécution de Robespierre, le club des Jacobins est fermé et les Girondins survivants sont réintégrés (réaction thermidorienne). Un an plus tard, la Convention nationale adopte la Constitution de 1795. Elle rétablit la liberté de culte, commence à libérer un grand nombre de prisonniers et, surtout, lance les élections d’un nouveau corps législatif. Le 3 novembre 1795, le Directoire – un parlement bicaméral – est établi et la Convention nationale cesse d’exister.

Attributions

  • La Convention nationale
    • « Règne de la Terreur ». https://en.wikipedia.org/wiki/Reign_of_Terror. Wikipedia CC BY-SA 3.0.
    • « Convention nationale. » https://en.wikipedia.org/wiki/National_Convention. Wikipédia CC BY-SA 3.0.
    • « 10 août (Révolution française). » https://en.wikipedia.org/wiki/10_August_(French_Revolution). Wikipédia CC BY-SA 3.0.
    • « Réaction thermidorienne. » https://en.wikipedia.org/wiki/Thermidorian_Reaction. Wikipedia CC BY-SA 3.0.
    • « Sans-culottes. » https://en.wikipedia.org/wiki/Sans-culottes. Wikipedia CC BY-SA 3.0.
    • « La Marseillaise. » https://en.wikipedia.org/wiki/La_Marseillaise. Wikipedia CC BY-SA 3.0.
    • « La loi des suspects. » https://en.wikipedia.org/wiki/Law_of_Suspects. Wikipédia CC BY-SA 3.0.
    • « Comité de sécurité publique. » https://en.wikipedia.org/wiki/Committee_of_Public_Safety. Wikipédia CC BY-SA 3.0.
    • « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. » https://en.wikipedia.org/wiki/Declaration_of_the_Rights_of_Man_and_of_the_Citizen. Wikipedia CC BY-SA 3.0.
    • « Première République française. » https://en.wikipedia.org/wiki/French_First_Republic. Wikipédia CC BY-SA 3.0.
    • « 800px-Le_Départ_des_Volontaires_La_Marseillaise_par_Rude_Arc_de_Triomphe_Etoile_Paris.jpg. » https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_D%C3%A9part_des_Volontaires_(La_Marseillaise)_par_Rude,_Arc_de_Triomphe_Etoile_Paris.jpg. Wikimedia Commons CC BY 1.0 Generic.

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