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Les hormones de croissance artificielle destinées à augmenter la production de lait des vaches sont-elles autorisées au Canada ? Non. Les hormones de croissance, comme la somatotropine bovine recombinante (STBR), n’ont pas été approuvées pour la vente au Canada.

La somatotropine bovine (STB) est une hormone qui se produit naturellement chez les bovins ; elle régule la croissance et la lactation. La BST n’a aucun effet sur les humains.1 La bST recombinante (STBR) est une version de l’hormone naturelle produite commercialement et elle peut augmenter la production de lait de 10 % à 15 %.2 Mais elle peut aussi augmenter le risque de mastite et d’infertilité et provoquer des boiteries chez les vaches,3 c’est pourquoi Santé Canada ne l’a pas approuvée.4 Il est important de noter qu’il n’a pas été démontré que la STbr a un effet négatif sur la santé humaine4 et que son utilisation est autorisée dans d’autres pays (comme les États-Unis), où elle est considérée comme sûre.

L’œstrogène dans le lait
Comme pour tous les produits animaux, l’œstrogène se trouve naturellement dans le lait de vache et les produits laitiers. Certains produits d’origine végétale comme le soja contiennent également des œstrogènes.

Une étude de 2012 a été réalisée afin de quantifier et de comparer la quantité d’œstrogènes, d’Estrone E1 et de sulfate d’Estrone E1S (stéroïde endogène inactif) dans le lait entier et ses fractions écrémées et grasses. Voici les principaux résultats de cette étude5:

  • Approximativement 90% des hormones ingérées (y compris les œstrogènes) sont inactivées par le système gastro-intestinal et hépatique dès leur absorption5
  • Quantité d’E1 et d’E1S dans 3 verres de lait (237 ml) : 68 ng/jour
  • Production endogène d’Estrone E1 totale (E1 + E1S) et E2
    • 54 000 ng/jour : Filles prépubères
    • 100 000 ng/jour : Garçons prépubères
    • 140 000 ng/jour : Hommes
    • 630 000 ng/jour : Femmes

En termes de consommation de produits laitiers, 3 verres de lait ne représentent que 0,001% à 0,1% des taux de production endogène d’œstrogènes des individus5.

Consommation de lait et cancer
Selon le Fonds mondial de recherche sur le cancer, qui fait autorité sur le rôle de l’alimentation et du cancer, il n’y a pas de preuves solides que le lait ou les produits laitiers augmentent le risque de tout cancer, y compris les cancers hormono-sensibles comme le cancer du sein, des ovaires et de la prostate6. Des renseignements supplémentaires concernant les produits laitiers et le cancer peuvent être consultés aux adresses suivantes :

  • Produits laitiers et cancer de l’ovaire
  • Produits laitiers et cancer de la prostate
  • Produits laitiers et cancer du sein.

Conclusion
Les hormones de croissance ne sont pas autorisées au Canada. De plus, la quantité d’hormones naturellement présentes dans les produits laitiers est insignifiante par rapport à la production endogène. Ces effets négligeables devraient écarter les préoccupations concernant les troubles de la reproduction ou les déséquilibres hormonaux basés sur la consommation de produits laitiers.

1. Rapport du comité d’experts de l’Association canadienne des médecins vétérinaires sur la rBST. Sommaire exécutif. Can Vet J 1999 ; 40:160-2.

2. Dohoo IR et al. Une revue de méta-analyse des effets de la somatotropine bovine recombinante. Part 1. Méthodologie et effets sur la production. Can J Vet Res 2003. 67:241-51.

3. Dohoo IR et al. A meta-analysis review of the effects of recombinant bovine somatotropin. Part 2. Effets sur la santé animale, la performance reproductive et la réforme. Can J Vet Res 2003. 67:252-64.

4. Rapport du groupe d’experts du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada sur la sécurité humaine de la STBR, 1999. Santé Canada.

5. Macrina A et al. Concentrations d’estrone et de sulfate d’estrone dans le lait et les fractions de lait. J Acad Nutr Diet. 2012. 112:1088-93

6. Fonds mondial de recherche sur le cancer / American Institute for Cancer Research. Rapport du projet de mise à jour continue. Rapport 2017 sur le cancer colorectal. Alimentation, nutrition, activité physique et cancer colorectal. 2017.

Mots-clés : hormone de croissance bovine

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